Moins, mais mieux… et plus heureux : les solutions de l’Économie Sociale et Solidaire

Dérèglement climatique, effondrement de la biodiversité, limitation des ressources, creusement des inégalités… les enjeux auxquels nous faisons face nous obligent à repenser nos modes de production et de consommation pour aller vers plus de sobriété (« moins ») pour vivre mieux. Vers quels modèles économiques se tourner ? Quelles sont les solutions concrètes ? Comment engager une transition profonde et durable de l’économie ? On en a débattu lors de la conférence d’inauguration du Festival avec Florentin Letissier, Adjoint à la Ville de Paris, Marie Vernier, déléguée générale du Labo de l’ESS ainsi que l’économiste Gabriel Malek, président d’Alter Kapitae.

Le système capitaliste a montré ses limites – la recherche permanente de profit et de croissance, on le voit bien, épuise les ressources autant que les humains. Il est temps de ralentir nous dit l’économiste Gabriel Malek, de produire et de consommer moins – autrement dit de faire de la décroissance. Une “décroissance prospère“. Autrement dit une économie moins productiviste laisse plus de temps libre, permet de vivre dans un monde plus respirable. Cette nouvelle économie doit être locale, sobre dans la consommation de ressources et plus égalitaire – c’est-à-dire permettre de meilleures conditions de travail, un meilleur partage des richesses et des décisions.

De tels modèles existent déjà nous dit Marie Vernier – ils placent l’utilité sociale avant le profit – le projet doit répondre à un besoin collectif, prévoient un partage de la gouvernance – le pouvoir de décision n’est pas lié au capital, et un meilleur partage des ressources – l’écart entre le plus petit et le plus haut salaire est limité, et empêche l’appropriation individuelle des profits qui doivent être en partie réinvestis dans l’activité. C’est l’Economie Sociale et Solidaire, un mode d’entreprendre dont les statuts sont inscrits dans la loi du 31 juillet 2014. L’ESS s’engage pour une plus grande accessibilité du monde du travail à celles et ceux qui en sont éloigné·es et de meilleures conditions de travail. C’est une économie plus respectueuse de la nature et des humains. Représentant 10% de l’emploi en France, elle a déjà prouvé qu’elle était une réponse viable aux défis sociaux et environnementaux que nous devons relever. Très souvent couplée à l’économie circulaire – dont l’objectif est de produire à partir de matériaux récupérés, réemployés, surcyclés ou recyclés, elles représentent ensemble, un modèle vertueux pour le futur.

Un modèle qui ne peut s’épanouir qu’avec le soutien des pouvoirs publics, ajoute Florentin Letissier. Pour réussir et se développer, ces structures ont besoin d’être accompagnées : formation, mise à disposition de locaux, programmes d’incubation, soutien financier… La politique volontariste de la Ville de Paris porte ses fruits puisque l’ESS représente ici 14% des emplois. Par son soutien aux Canaux, la Ville permet par exemple aux entrepreneur·euses et structures engagé·es de bénéficier de 13 programmes gratuits d’accompagnement… allant du lancement de son projet, à la création d’opportunités économiques précise Elisa Yavchitz.

 

Si cette conférence nous a permis d’y voir plus clair sur la direction à suivre – par les entrepreneur·euses et les pouvoirs publics… pour répondre aux enjeux actuels, elle nous montre aussi à nous, citoyen·nes vers qui nous pouvons nous tourner pour mieux consommer : des structures locales de l’économie sociale, solidaire et circulaire. Un acte citoyen pour accompagner un changement durable et profond de l’économie… qui vous donnera le sourire. Car comme Yann Arthus-Bertrand nous l’a rappelé en introduction de cette conférence : « Agir rend heureux ».

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