L’entreprise du XXIe siècle sera politique ou ne sera plus

Et si les entreprises assumaient leur responsabilité politique et contribuaient positivement à la société, au-delà de leur seul apport économique ? A l'occasion de la sortie de son livre, Pascal Demurger, Directeur général de la MAIF, répond à vos questions.

16 octobre 2019

Lors d’une conférence tenue aux Canaux, Pascal Demurger, Directeur Général du groupe MAIF, assureur mutualiste, a présenté son ouvrage « L’entreprise du XXIe siècle sera politique ou ne sera plus ». Ce livre décrit son cheminement de dirigeant pour introduire l’impact social, environnemental et la responsabilité au cœur du management et de la décision stratégique de son entreprise.

Les échanges lui ont permis d’expliquer pourquoi la MAIF, grande entreprise de l’ESS, a décidé de devenir la première entreprise à mission.

Quand la recherche d’impact nourrit le projet d’entreprise

Dans ses relations avec l’ensemble de ses partie prenantes, le groupe MAIF a fait le choix de mettre en place des démarches qualitatives, rentables sur le long terme. La recherche d’impact est ainsi perçue comme source de performance.

Avec ses sociétaires, par exemple, la MAIF se positionne comme une entreprise “à l’écoute” qui propose des solutions adaptées à chacun. Cette volonté de “faire bien” est coûteuse, mais elle crée de la satisfaction chez les clients, et donc, de la fidélité – ingrédient indispensable dans un contexte concurrentiel.

De la même façon dans le fonctionnement interne, les salariés de l’entreprise sont encouragés à être dans une posture de conseil plutôt que de vente forcée. Ils n’obtiennent pas de plus-value sur les ventes qu’ils réalisent comme c’est le cas dans d’autres organisation d’assurance.

Ce fonctionnement, bénéfique pour les clients comme pour les collaborateurs, fait ses preuves : le taux de départ des clients est faible, et le turnover des employés nettement moins important que dans les entreprises concurrentes.

La MAIF, première entreprise à mission

La MAIF revendique être la première entreprise à mission. Plus qu’un argument marketing, cette revendication implique le déploiement d’actions fortes et concrètes qui peuvent être mesurées à travers quatre indicateurs : l’épanouissement des salariés, le niveau de satisfaction des sociétaires, le niveau d’impact sur la société et les performances de l’entreprise.

Ce positionnement précurseur a ouvert la voie à d’autres entreprises. Qu’il s’agisse d’une prise de conscience sincère et engagée ou d’une réaction stratégique face aux attentes des consommateurs, ces organisations cherchent à améliorer leurs pratiques via notamment leur politique RSE. Le cas MAIF inspire et, figure de ce mouvement, Pascal Demurger assume désormais des missions de conseil auprès de dirigeants de grandes entreprises.

L’intérêt général comme levier de performance économique

Cet entretien, animé par Elisa Yavchitz – Directrice des Canaux et Caroline Neyron – Déléguée générale du Mouves, a permis de montrer, à travers le témoignage de Pascal Demurger, que les entreprises pouvaient assumer leurs responsabilités politiques et ainsi contribuer positivement à la société, au delà de leur seul apport économique. L’impact sociétal et environnemental des entreprises peut désormais rimer avec avantage concurrentiel.

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