Recréer une biodiversité
Avec Guillaume Mizon de Terre Utile
Recréer de la biodiversité à partir de terre végétale recyclée en participant à l’aménagement du Village des médias : la spirale vertueuse que défend Guillaume Mizon, celle de l’économie circulaire, trouve dans le contexte des Jeux olympiques et paralympiques tout son sens. « Les sols abritent 25 % de la biodiversité de la planète. Relancer le processus à partir de terre morte issue de chantiers puis recyclée, c’est redonner la vie, et ça, c’est magnifique ! », se réjouit le président et fondateur de l’entreprise Terre Utile qui a livré 20 000 tonnes de terre recyclée dans le cadre des chantiers des JOP.
« En Ile-de-France, 20 millions de tonnes de terre partent chaque année à la décharge, 160 millions de tonnes en France ; 5 % sont polluées mais la plupart de ces sables, argiles, limons sont de bonne qualité. » Un gâchis insupportable pour cet ingénieur formé à l’École des Mines. Comment valoriser ces tonnes de déchets ? La question le taraudait depuis longtemps. Après dix-sept ans passés chez Suez, entreprise dont il a dirigé la filiale de Pékin (Chine), il crée en 2021 Terre Utile avec l’objectif de contribuer à l’économie circulaire du BTP (bâtiment et travaux publics). Sa feuille de route : une empreinte carbone minimum avec la réutilisation de terre de chantiers proches et zéro décapage de terre naturelle.
Pionnière en la matière, Terre Utile arrive à point nommé : avec le réchauffement climatique et la pollution, les villes veulent de plus en plus d’espaces verts. D’où un besoin toujours plus important de terre « et un risque de pénurie ». Rien qu’en Ile-de-France, la demande est estimée à 1 million de tonnes. « En 2023, Terre Utile a vendu 40 000 m3 de terre en région parisienne, » précise celui qui travaille beaucoup avec les chantiers du Grand Paris Express. « Toutes les régions sont concernées. » Terre Utile a d’ailleurs un projet d’implantation à Lille mais aussi des perspectives en Europe. « On est à l’aube d’un vrai changement de paradigme mais certains acteurs ont encore peur de changer leurs habitudes : les donneurs d’ordre, les paysagistes doivent oser. » En attendant, Guillaume Mizon et ses équipes suivent comme le lait sur le feu les chantiers des Jeux pour vérifier qu’un écosystème pérenne se met en place et que la biodiversité repart. « Faire pour durer », voilà l’ambition.
Recreating biodiversity
Recreating biodiversity from recycled topsoil by participating in the landscaping of the Media Village is Guillaume Mizon’s virtuous spiral. The virtuous spiral of the circular economy makes perfect sense in the context of the Olympic and Paralympic Games. « Soils are home to 25% of the planet’s biodiversity. Restarting the process using dead soil from construction sites, then recycling it, means giving life back to it, and that’s magnificent! » enthuses the president and founder of the Terre Utile company. This one delivered 20,000 tonnes of recycled soil to the Olympic and Paralympic Games construction sites.
« In Ile-de-France, 20 million tonnes of soil are sent to landfill every year, and 160 million tonnes in France; 5% are polluted, but most of these sands, clays and silts are of good quality.” An unbearable waste for this engineer trained at the École des Mines.
How to recycle these tons of waste? The question had been nagging at him for a long time. After seventeen years with Suez, a company whose Beijing (China) subsidiary he managed, he created Terre Utile in 2021 with the aim of contributing to the circular economy of the building and public works sector. His roadmap: a minimum carbon footprint with the reuse of soil from nearby construction sites and zero stripping of natural soil. A pioneer in this field, Terre Utile has arrived at just the right time: with global warming and pollution, cities want more and more green spaces. The result is an ever-growing need for soil « and the risk of a shortage ». In the Paris region alone, demand is estimated at 1 million tonnes. « In 2023, Terre Utile sold 40,000 m3 of soil in the Paris region, » explains the man who works extensively with the Grand Paris Express construction sites. « All regions are concerned. Terre Utile also has plans to set up in Lille, as well as prospects in Europe. We’re at the dawn of a real paradigm shift, » he says, « but some players are still afraid to change their habits.” In the meantime, Guillaume Mizon and his teams are keeping a close eye on the Games sites to ensure that a sustainable ecosystem is established and that biodiversity is restored. Our ambition is to « make it last ».