Académie pour Tous #3 – La mutabilité urbaine, nouvelle fabrique des territoires
Session 3/8 de l'Académie pour Tous en compagnie d'Anne Durand - architecte et auteure de plusieurs projets d'habitat participatif en recherche de modes alternatifs de fabrique des territoires.
Alors que certaines politiques et législations favorisent une standardisation de la ville, Anne Durand – architecte, docteure en urbanisme et auteure de La mutabilité urbaine, la nouvelle fabrique des territoires (éditions Infolio) – propose une conception différente de la cité, dans laquelle l’humain est initiateur de changement.
Retour sur la troisième session de l’Académie pour Tous
Le concept de mutabilité urbaine
La mutabilité urbaine est une réponse à des effets endogènes : c’est-à-dire des mutations de la société générées par des causes internes au système humain. Elle est définie comme la capacité des villes à favoriser les changements et à accueillir les possibles.
Selon Anne Durand, 3 conditions permettent de rendre opératoire le concept de mutabilité urbaine :
- Accueillir le changement
- Accepter l’incertitude
- Partager une collection d’expérimentations et d’inventivités
La mutabilité urbaine est une forme d’innovation sociale, impulsée par des causes humaines, qui fait évoluer la ville.
Focus sur une initiative locale d’habitats participatifs : Mexico et le PCMB
A Mexico, l’urbanisme est devenu une problématique majeure puisque la ville a connu une extension rapide et a obligé de nombreux habitants à construire de manière informelle : l’autoconstruction.
Pour répondre à ces difficultés et conditions désastreuses, Le Programa Comunitario de Mejoramiento Barrial (PCMB) à Mexico constitue une alternative initiée et portée par un mouvement populaire, soutenue par le gouvernement et accompagnée par des universitaires et professionnels du bâtiment.
Son objectif est d’améliorer les conditions sociales et économiques des quartiers populaires à travers une démarche participative. Les PCMB financent des projets de construction ou de rénovation des services publics, comme les maisons de la culture, les centres communautaires, les maisons de santé, les installations sportives, etc. et sont autogérés par la population locale.
Les PCMB correspondent donc à une alternative à la planification urbaine de l’État et conduisent les municipalités à être relayées par le local et la participation populaire. A travers les multiples principes mis en œuvre (l’autoconstruction, l’importance du temps présent, les interventions actives des citoyens), les PCMB démontrent la capacité d’initier, de fabriquer et donnent des pistes pour enrichir le concept de mutabilité.
Une solution ?
Le concept de mutabilité urbaine interroge nos pratiques et cherche à voir comment nous pouvons faire autrement. C’est une conception de la ville qui s’écarte des modèles traditionnels et des certitudes, pour les remplacer par un cadre défini localement.