Du champ à l’assiette, de l’assiette au champ
Étymologiquement, le mot agriculture signifie la culture du champs. A quoi pensez-vous lorsque l’on vous parle de champs ? Sûrement avez-vous en tête vos voyages en train, la tête contre la vitre, à admirer la France des champs, que l’on voit défiler à perte de vue et sur lesquels poussent les éoliennes.
La moitié du territoire français est occupée par des surfaces agricoles, reflet d’une tradition agricole française bien ancrée. Bien ancrée, mais pourtant en péril: en effet, nous avons perdu la majeure partie de nos agriculteurs. On ne compte plus que 2 % d’agriculteurs par rapport à une moyenne de 40% dans les années 1950. A l’heure où le modèle agricole est en difficulté, il est important de refonder un système vertueux qui repose sur le respect de la terre et de l’agriculteur.
Un nouveau rapport au champ, choisir l’agro-écologie
Alors que l’agriculture intensive s’est développée en un temps record, les petites fermes produisent toujours 70% de l’alimentation mondiale. L’agriculture intensive permet de produire beaucoup, mais ses rendements au mètre carré sont en réalité faibles. Avec une agriculture raisonnée, il est possible de produire de façon très efficace sur des parcelles réduites. L’idée qu’une agriculture biologique serait incapable de nourrir la population mondiale est un mythe. Cela est possible, et même nécessaire (cf. Pierre Rabhi & Juliette Duquesne, Pour en finir avec la faim dans le monde). Agriculture biologique, agro-écologie, permaculture… Les alternatives pour se passer d’engrais chimiques ou de pesticides ne manquent pas.
Le monde agricole est en proie à un cercle vicieux. Pour le briser, il faut donner aux agriculteurs des méthodes de production qui conviennent à leurs besoins et leurs assurent de meilleurs revenus. Selon Olivier De Schutter, ancien rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’alimentation, l’agro-écologie permettrait de répondre aux crises que traversent notre système alimentaire.
Si l’agriculture intensive fonctionne de façon linéaire, l’agro-écologie se pose comme un cycle. Le pilier sur lequel repose ce type d’agriculture est le principe d’association : associer les espèces entre elles plutôt que de faire appel à des agents chimiques extérieurs. L’exemple-type est le basilic qui s’associe à merveille avec la tomate, l’un repoussant les moucherons, l’autre apportant de l’ombrage. Il est également possible d’associer des animaux avec une culture, à l’exemple de ce vignoble en Afrique du Sud qui emploie des canards pour manger les insectes de ses vignes. C’est une démarche qui imite la nature, la reproduit à l’échelle du champs.
Ce modèle est-il viable ? Et bien oui, plus que viable il est même extrêmement productif. Par exemple des agroforesteries ont été réalisées à grande échelle au Malawi, en Tanzanie ou encore au Mozambique sur des milliers d’hectares. Elles ont permis de restaurer les sols détruits par le désertification en associant les cultures vivrières avec des arbres.
L’assiette, le problème complexe de l’alimentation zéro déchet
Le problème de la nourriture est aussi son contenant. Le plastique est omniprésent lorsque nous achetons à manger, ying et yang dont on se passerait bien. Les citoyens ont conscience que le plastique à usage unique est une tare. Tare qui n’épargne pas l’alimentation biologique. Chacun s’essaye à l’effort individuel, gourde en inox qui se substitue à la bouteille en plastique, assiettes en drêche plutôt que des assiettes en plastique pour les pique-niques, etc. L’opinion publique se sensibilise à la question, mais les mentalités tardent plus à changer du côté des professionnels. Nous allons donc vous présenter quelques structures qui répondent à ces problématiques via leur activité économique.
Pour chaque problème, même spécifique, existe une solution. Une réunion d’affaires qui s’étend sur le déjeuner ? Les Empotés proposent justement aux entreprises d’Île-de-France un service de livraison de plateaux repas zéro déchet. Les contenants sont consignés pour être systématiquement réutilisés. Adieu le plastique, les pots sont en verre et les couverts en inox prennent le relais. Tout est pensé jusqu’au système de livraison, réalisée en véhicule électrique ou bien en vélo.
La livraison est d’ailleurs hautement génératrice de déchets pour les professionnels du secteur alimentaire. Aujourd’hui en France, 3 000 000 emballages alimentaires sont jetés chaque jour. Ces emballages coûtent cher et sont encombrants. Remplacer les cartons, les cagettes en bois et le polystyrène par des bacs de transport réutilisables c’est ce que fait Pandobac. L’entreprise allie arguments écologique et économique pour convaincre les fournisseurs alimentaires de passer au zéro déchet.
De l’assiette au champ
Les déchets de cuisine, restes de table et produits périmés alimentaires représentent près de 1/3 de nos ordures. Épluchures de légumes, pelures de fruits, coquilles d’oeufs, restes de viande ou de poisson, … représentent une ressource qui n’est que rarement valorisée. Pourtant les déchets organiques peuvent devenir un très bon compost pour enrichir et fertiliser les sols.
Le plus souvent ces déchets sont incinérés ou enfouis, parfois même à l’étranger… Ce procédé est très polluant, la loi Grenelle II vise à le faire disparaître d’ici 2025. Les Alchimistes n’ont pas attendu 2025 pour s’emparer de la question. Les 3 associés de l’entreprise ont décidé de pallier cette « aberration écologique », selon leurs termes, en créant une entreprise qui collecte ces déchets organiques auprès des professionnels et particuliers pour ensuite les transformer en compost et le revendre à des réseaux d’épiceries biologiques, à des paysagistes, des fermes urbaines, etc. Compost qui lui même servira à faire pousser les futurs légumes que vous retrouverez dans votre assiette, la boucle est bouclée.