La ville, le bâtiment et le mobilier à l’heure de l’économie circulaire
Comme nous l’a prouvé la victoire des maires écologistes aux dernières élections municipales de 2020, le développement urbain durable est une problématique phare pour les Français. D’ici à 2050, la population des villes devrait représenter 70 % de la population mondiale. De fait, les villes concentrent beaucoup des défis de la transition écologique, mais aussi des attentes sociétales et des mutations économiques.
La résilience climatique, la sobriété dans la consommation des ressources, ainsi que l’ inclusion constituent trois enjeux majeures pour les politiques d’aménagement.
Le réchauffement climatique et les problématiques environnementales sont des facteurs aggravant les inégalités sociales, et il est donc nécessaire de repenser la ville pour intégrer les solutions à ces problèmes.
Pour une ville inclusive, résiliente et durable
Les choses à changer ou à retrouver sont nombreuses pour faire de nos villes les arches qui nous sauveront des défis climatiques à venir. L’exemple indonésien du déménagement de la capitale, Jakarta, qui n’a pas su anticiper les conséquences du réchauffement climatique, est à tout prix à éviter.
La première chose à changer est la vision révolue d’un cycle linéaire des matières premières : produire, utiliser, jeter. Aujourd’hui nous ne pouvons plus nous permettre de gaspiller les ressources disponibles: le risque de pénurie est réel et la pile de déchets dépasse de sous le tapis. Il faut trouver des réponses avec ce qui a déjà été bâti, s’intéresser à l’histoire de chaque lieu et utiliser les ressources à portée de main.
L’économie circulaire n’est pas simplement une méthode, c’est une philosophie du bâtiment, de la ville. Utiliser les matières premières à disposition, intégrer la dimension écologique et résiliente à nos bâtiments, favoriser la réinsertion par le travail, etc.… les possibilités de transformer les défauts du secteur de la construction en de formidables bénéfices pour la société sont réelles.
Créer à partir de tout, du bâtiment au mobilier qui le compose
En 2012, les activités du bâtiment et des travaux publics (BTP) ont généré 246 millions de tonnes de déchets, soit près des ¾ des déchets produits en France. La revalorisation de ces déchets permettrait d’économiser des ressources naturelles et de limiter les impacts environnementaux qui y sont liés.
A l’image des étudiants qui récupèrent des palettes pour faire des meubles, le « système D » dans le secteur du mobilier permet de produire des choses fabuleuses. Partir de la matière et non de l’idée pour concevoir pousse à être créatif. Créer des poufs à partir de polystyrène et de toiles de montgolfières ? C’est ce que fait Louis Lefevre, le fondateur de la Tête dans les Nuages. L’upcycling apporte de l’originalité de la créativité, et il ne s’agit là que d’un exemple parmi tant d’autres. Le déchet devient une matière première à partir de laquelle on peut créer des objets esthétiques et durables.
A notre époque, les matériaux bon marché sont légions, et des entreprises s’engagent dans l’écoconception. Si les objets, tels que du mobilier, sont conçus en amont pour durer et être facilement réparables, réutilisées, la production de déchets sera considérablement limitée. Autrement dit, il s’agit de penser tout le cycle de vie d’un objet avant même sa conception pour limiter son impact environnemental.
Les tiers-lieux, vitrines de l’économie circulaire
Le tiers-lieu est l’archétype de l’économie circulaire: il illustre l’alchimie de la proximité et de l’échange. C’est un lieu hybride où convergent des dynamiques de développement économique, social et culturel. Souvent nés d’anciennes friches, les tiers-lieux se présentent comme de véritables lieux de vie, mêlant différentes populations dans une atmosphère de sensibilisation à l’écologie, à l’économie verte et vertueuse. Le mobilier qui compose ces lieux est fréquemment issu de la récupération, démontrant toutes les choses fantastiques que l’on peut faire avec les matériaux à disposition.
Le secteur du bâtiment est très gourmand en ressources naturelles, alors que le stock s’amenuise vitesse grand V. L’habitat et le bâtiment durables sont désormais des enjeux fondamentaux pour la transition écologique. C’est toute une révolution à la fois conceptuelle et pratique que de nombreux acteurs opèrent pour rendre ce secteur plus résilient.