Sous le pavé, un écosystème industriel durable
Avec Marius Hamelot de Le Pavé
Il a toujours eu ce que les chercheurs nomment « la mémoire du futur », à savoir la capacité à se projeter dans l’avenir. Pourtant, Marius Hamelot aurait eu du mal à imaginer, jeune architecte, que les 11 000 sièges des gradins du stade et de la piscine des Jeux olympiques et paralympiques seraient réalisés avec son « Pavé », matériau révolutionnaire composé à 100 % de déchets plastiques.
Pour le jeune Breton à la fibre écolo assumée, pas question de travailler avec les mêmes basiques que son père architecte. L’omniprésent béton ? Il appartient à l’ancien monde. « À nous de trouver la matière emblématique du XXIe siècle ! », se promet-il.
Avec Jim, son ami d’enfance, avec lequel il crée SASminimum, entreprise de l’économie circulaire, la feuille de route est claire : développer de nouvelles technologies et révolutionner le modèle productif en utilisant des ressources existantes.
Action-réaction : les deux amis font le tour des poubelles de leur école de Versailles : le matériau qu’ils ont imaginé sera en effet exclusivement réalisé avec des déchets, plastiques essentiellement. Ainsi naît, en 2018, Le Pavé, un panneau pour le bâtiment et l’ameublement réalisé à partir de bouteilles de shampooing et autres bouchons ; 100 % recyclable, de couleurs différentes, il se travaille comme le bois et convient à merveille aux revêtements muraux, mobilier… Plus rigide, une seconde version conçue à base de portes de frigo et cintres complète une gamme devenue référence de l’écoconstruction.
Croissance de 300 %, 35 personnes employées : Le Pavé a plus de 1500 projets à son actif. Des projets partagés et engagés de A à Z : grâce à l’entreprise d’insertion Lemon Tri et à l’entreprise d’utilité sociale Terravox, la collecte de bouchons réalisée en région parisienne pour les équipements des Jeux a permis de sensibiliser aux enjeux écologiques plus d’un millier d’enfants de Seine-Saint-Denis. Pour produire autrement au plus près des besoins du territoire, Marius a un objectif : créer d’ici à 2030 un écosystème industriel durable avec 100 usines pour 100 000 tonnes de déchets recyclés. » Nous sommes juste des électrons libres qui connectons deux mondes : celui des déchets et du bâtiment. »
Under “Le Pavé”, a sustainable industrial ecosystem
He always had what researchers call « the memory of the future », i.e. the ability to project himself into the future. And yet, as a young architect, Marius Hamelot would have found it hard to imagine that the 11,000,000 seats in the stadium bleachers and swimming pool for the Olympic and Paralympic Games would be made from his « Pavé », a revolutionary material made from 100% plastic waste. For this young Breton with a strong ecological bent, working with the same basic materials as his architect father was out of the question. The ubiquitous concrete? It belongs to the old world. « It’s up to us to find the emblematic material of the 21st century, » he promises himself.
With his childhood friend Jim, with whom he founded SASminimum, a circular economy company, his roadmap is clear: develop new technologies and revolutionize the production model using existing resources.
Action-reaction: the two friends went round the garbage cans at their school in Versailles: the material they had imagined would indeed be made exclusively from waste, mainly plastic. Thus was born, in 2018, Le Pavé, a panel for the building and furnishing industries made from shampoo bottles and other bottle caps; 100% recyclable, in different colors, it can be worked like wood and is ideal for wall or furniture coverings… A second, more rigid version made from fridge doors and coat hangers completes a range that has become a benchmark in eco-construction. 300% growth, 35 employees: Le Pavé has over 1,500 projects to its credit. Projects that are shared and engaged from A to Z. Thanks to the Lemon Tri social integration company and the Terravox social utility company, the bottle caps gathering in the Paris region for the Games equipment has raised awareness of ecological issues among over a thousand children in Seine-Saint-Denis. Marius has set itself the goal of creating a sustainable industrial ecosystem by 2030, with 100 factories using 100,000 tonnes of recycled waste. “We’re just free electrons connecting two worlds: waste and construction. »