Académie pour Tous #4 – Relations public/privé, gisement d’innovations urbaines
Compte-rendu de la 4ème Masterclass de l'Académie pour Tous.
La 4ème session de l’Académie pour Tous s’est tenue le 12 juillet dernier sur la Terrasse des Canaux, avec une Masterclass animée par Carine STAROPOLI, économiste, Chercheuse associée à l’Ecole d’Economie de Paris (Université Paris 1), Directrice Adjointe du Centre d’Economie de la Sorbonne (UMR 8174), Directrice Scientifique de la Chaire Economie des Partenariats Public-Privé de l’IAE de Paris.
La Ville doit-elle faire appel aux services privés pour subvenir aux besoins publics ?
Afin de mieux cerner les enjeux liés aux relations publiques – privés, Carine a dans un premier temps définit ce qu’est une Ville Intelligente.
La « Smart City » est une ville dans laquelle l’innovation est moteur du développement. Utilisant la technologie du numérique comme outil principal, elle transforme ces systèmes d’information en données réelles afin d’améliorer les flux, et donc rendre la ville plus efficace, en comprenant et définissant les besoins réels des citoyens.
Exemples :
- installation de capteurs permettant de transformer les flux de passagers en données et ainsi de réguler les infrastructures de transport.
- installation de capteurs sur les lampadaires pour réguler l’éclairage public.
- etc.
Technologies : limites ou leviers de l’intelligence humaine ?
Dans un monde en mutation, les villes sont contraintes d’innover et de trouver de nouveaux écosystèmes, plus efficaces. Les consommateurs peuvent devenir des prossumers (exemple : production d’électricité par des particuliers), entraînant un déplacement de la production et donc de la valeur. La valeur économique derrière ces infrastructures technologiques est donc difficilement quantifiable.
D’autre part, la transition entre le public et le privé peut s’avérer délicate, et notamment entraîner des difficultés de gouvernance. On observe un glissement des organisations en silos avec des infrastructures dépendantes vers une automatisation des services, réorganisés de façon transversale.
La notion de risque est aussi très présente. Les opérateurs doivent-ils se lancer dans une technologie qui pourrait ne pas fonctionner ou pour laquelle les législations sont amenées à changer ?
De nombreux exemples tels que la trottinette électrique ou les chauffeurs Uber démontrent un réel problème de contrôle des services privés par les services publics.
Partenariats Public Privés : vecteurs d’innovation et d’attractivité économique
Pour Carine Staropoli, les relations entre acteurs publics et privés vont favoriser l’attractivité et l’innovation des Villes et permettre un développement économique compétitif. Cela nécessite de revoir la régulations et les pratiques contractuelles pour mettre en place ces nouveaux écosystèmes, basés sur le concept de smart city.
5 axes ont été développés dans le but d’améliorer ces contrats :
- la globalité
confier l’ensemble d’un service à un seul opérateur - la maîtrise des usages
développer l’économie de la fonctionnalité - l’innovation
faire évoluer les contrats - le partage des risques
rééquilibrer le financement entre opérateurs privés et publics - la culture de l’évaluation
mesurer les résultats et en tirer des conclusions, dans une logique d’amélioration
Pour aller plus loin :
Cette masterclass #4 de l’Académie pour tous s’est déroulé dans le cadre de la Terrasse des Canaux : on invente la Ville de Demain