Comment nourrir les villes durablement ?
Qualité et quantité. Dans nos alimentations, les deux mettent rarement la balance à l’équilibre. D’un côté, l’agriculture intensive mise sur la quantité sans se préoccuper de la qualité, et de l’autre, une alimentation durable est jugée utopiste car elle peine à nourir à l’échelle mondiale. Pourtant, l’agriculture intensive, qui est aujourd’hui le modèle dominant, fait vivre la planète à crédit et n’est donc pas viable à terme. De plus, mal manger c’est aussi mettre sa santé à crédit: entre OGM et pesticides, des études scientifiques indépendantes démontrent à quel point notre alimentation influence notre santé et notre humeur. Comment développer l’agriculture durable ? Où se fournir pour manger mieux en soutenant les production locale ?
L’alimentation est la base de notre existence et non un produit de consommation comme un autre. Redéfinir notre alimentation et nos moyens de la produire est donc fondamental.
Comment atteindre l’autonomie alimentaire ?
Selon l’ADEME, si une crise devait survenir, Paris ne disposerait que de 3 jours d’autonomie alimentaire: 90% des aliments sont importés en Île-de-France. Afin de retrouver un contrôle sur l’alimentation, les villes remettent à l’honneur l’agriculture urbaine. Si l’agriculture urbaine n’a pas vocation à nourrir la population à échelle mondiale, le phénomène est loin d’être anecdotique et apporte de nombreux avantages.
La refonte de notre système agricole est donc nécessaire, et cela passe par des pratiques agricoles plus vertueuses, à l’exemple de l’agroécologie, qui permettrait de nourrir la population mondiale de façon durable. Il faut penser l’agriculture et l’alimentation dans un cycle où les deux s’entremêlent dans une boucle rétroactive.
Sensibiliser dès le plus jeune âge
Les jeunes étant particulièrement exposés aux ravages de la malnutrition, il est important que la sensibilisation commence dès le plus jeune âge. A ce titre, l’éducation alimentaire de la jeunesse est l’une des quatre priorités du Programme National pour l’Alimentation.
Les leviers d’actions sont nombreux pour sensibiliser les élèves dès le plus jeune âge, en organisant par exemple un plan de lutte contre le gaspillage alimentaire, des ateliers de cuisines, la plantation d’un potager, des menus de cantine avec des ingrédients de saison, etc. L’association Louise Rosier propose à ce titre un programme de sensibilisation et d’action au bien-manger pour les enfants.
Élèves et étudiants ont leur mot à dire sur la gestion de leur cantine, et c’est grâce à de nombreuses sollicitations de la part d’étudiants que le Crous propose maintenant un repas végétarien chaque jour. Les moeurs évoluent, et dans le bon sens.
La transition alimentaire, une responsabilité partagée
Alors les moeurs évoluent, mais l’objectif est-il atteignable ? Il paraît en effet réalisable, mais cette transition nécessite le soutien de tous les acteurs. A l’heure actuelle, le système alimentaire français n’est pas durable, mais il se transforme. Pour une transition vers une agriculture plus durable, tous les acteurs ont leurs rôles à jouer: les agriculteurs en sélectionnant des cultures respectueuses des sols, les consommateurs en choisissant des produits locaux et durables, les intermédiaires en réduisant les emballages plastiques, et les pouvoirs publics en finançant cette transition.