La petite histoire du plastique en France

Le Center for International Environmental Law estime que la production de plastique pourrait générer à elle seule 53,5 milliards de tonnes d’émissions de CO2 d’ici 2050. Les conséquences de cette production sont terribles pour l’environnement.

Du 21 au 28 novembre 2021, a lieu la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets, coordonnée par l’ADEME en France. Cet événement est l’occasion pour les Canaux et la Résidence de l’Eau de vous parler de notre consommation de plastique à usage unique et de vous proposer des solutions pour adopter une consommation plus durable.

Changement du mode de consommation après-guerre

L’après Seconde Guerre mondiale est marquée par la généralisation des matières plastiques. Avec le Baby-boom des années 1950, l’économie est devenue synonyme de consommation sans cesse accrue des ressources. Le développement des matières plastiques, a permis aux fabricants de baisser leurs coûts en simplifiant leurs chaînes d’approvisionnement, jetant les bases d’une culture du tout-jetable.

Les emballages plastiques et jetables vont se multiplier jusqu’à devenir la norme. Un des symboles de ce changement est le remplacement de la bouteille en verre Coca-Cola par un contenant en PET à usage unique. Ce changement marque le début d’une nouvelle ère dans la société de consommation.

Tout s’achète vite et se consomme facilement, et ce qui reste part directement à la poubelle. Les produits à usage unique sont devenus emblématiques des économies capitalistes et de leur mode de vie.

Le plastique est devenu indispensable. On en trouve dans les sacs, les smartphones ou les tableaux de bord des voitures. Mais près de la moitié des produits qui en sont faits finissent sous forme de déchets au bout de moins d’un mois. Seule une fraction est recyclée.

Quelques données sur le plastique

Depuis 1950, plus de 9,2 milliards de tonnes de plastiques ont été produites, soit plus d’une tonne par habitant. Mais cette consommation plastique s’est considérément accrue sur les 20 dernières années. Plus de plastique ont été produits depuis 2000 que sur les 50 années précédentes.

Le plastique est un matériau tristement connu pour son impact écologique lorsqu’il est rejeté dans la nature, mais celui-ci pollue aussi énormément lors de sa fabrication. En effet, il est issu du raffinage de pétrole. Il doit donc être chauffé à forte température (800°), on y ajoute ensuite des adjuvants et additifs, afin de créer les matériaux plastiques que nous utilisons quotidiennement.

L’ONU estime que 10 à 20 millions de tonnes de plastique finissent chaque année dans les océans où il cause la destruction des écosystèmes et de l’environnement marin. La pollution plastique est aussi désastreuse pour les animaux terrestres dont les hommes.

Le tri et le recyclage professionnel s’accélèrent dans les années 1970 avec la prise de conscience collective du problème environnemental. Progressivement, états et industries le favorisent, les premiers textes de lois encadrant ces activités apparaissent, les premières sociétés de recyclage sont fondées et ce secteur entre à son tour dans l’ère de l’industrialisation. Et n’a cessé, jusqu’à aujourd’hui, de se perfectionner.

Prise de conscience collective et premiers efforts

Mais la France reste un des mauvais élèves européens en termes de recyclage plastique : le taux de recyclage des emballages plastiques dépassant à peine les 26%.

2016 sera marquée par l’interdiction des sacs de caisse en plastique à usage unique en France. Une première étape dans la lutte contre la pollution plastique, qui contraint les usagers et les fabricants à trouver des alternatives plus écologiques, et les marques à prendre des engagements pour réduire leur empreinte plastique (notamment au travers des 3R : réduire, réutiliser, recycler).

La prise de conscience collective à tendance à faire changer les modes de consommation mais la crise du Covid-19 marque le retour en force du jetable. L’industrie du plastique, y a vu l’occasion de battre en brèche les quelques avancées de ces dernières années contre les objets et emballages à usage unique.

Mais il fut un temps, pas si ancien, où les choses étaient faites pour durer et on jetait très peu. Les aliments et les boissons étaient vendus en vrac. Les emballages et les bouteilles pouvaient être réutilisés ou rapportés au magasin. Le marchand de fruits et légumes vendait ceux-ci sans emballage et le boucher enveloppait la viande dans du papier sulfurisé. Le lait se présentait sous forme de bouteilles de verre consignées et livrées sur le pas de chaque porte. Les autres bouteilles étaient soit lavées et réutilisées, soit fondues pour en récupérer le verre et en fabriquer de nouvelles. Le pharmacien sortait les comprimés un par un de ses bocaux. Aujourd’hui, tous ces produits sont présentés sous cellophane ou sous un emballage en PET.

Cette ère est loin derrière nous mais elle nous rappelle qu’il est possible de changer nos modes de consommation afin de moins jeter, notamment en achetant en vrac où en utilisant des emballages réutilisables. Le changement passera aussi par une meilleure gestion des déchets et plus de matières recyclées et recyclables.